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Aldo Trucchio

Université de Salerne

Aldo Trucchio a obtenu un Ph. D. en Philosophie politique (Université de Naples « L’Orientale ») avec une thèse sur le remploi de l’ontologie de Baruch Spinoza de la part des poststructuralistes et postmarxistes français et italiens à partir de la fin des années 1960. Il a poursuivi ces recherches grâce à deux bourses postdoctorales (Université de Salerne et École Doctorale « NoSoPhi », Sorbonne, Paris). Il a enseigné la Philosophie politique à Naples et à Mexico en réfléchissant surtout sur l’idée d’une « démocratie du conflit ». Il s’est également penché sur la réutilisation du matérialisme moderne dans les neurosciences contemporaines, dans la neuroéthique et dans les réflexions postfoucaldiennes liés à la biopolitique, avec le soutien du Consiglio Nazionale delle Ricerche (Italie) et de l’Instituto de Estudios Críticos « 17 » de México D.F.

Il a obtenu un deuxième Ph. D., en Littérature française moderne (Université de Genève, en collaboration avec les Archives littéraires suisses de Berne et l’Institut pour les Humanités médicales de l’Université de Lausanne), sur l’histoire moderne comme dialectique entre langages esthétiques et scientifiques chez Jean Starobinski. Ce doctorat a été suivi par quelques mois de recherche postdoctorale à Genève, dans des réserves muséales canadiennes et au sein du laboratoire TEMOS de l’Université du Mans.

Ses recherches actuelles concernent encore les relations entre langages esthétiques et scientifiques, plus précisément entre l’image du « sauvage américain » présente dans la littérature de voyage en Nouvelle France et l’« invention » de la Préhistoire en France (1850-1900). Son projet de recherche actuel se nomme « L’homme sauvage et l’homme fossile entre France et Nouvelle-France. » Ce projet d’études se propose de mener une analyse inédite des liens entre l’imaginaire sur la Nouvelle-France (XVIIIe-XIXe siècles), dont les paléo- et ethno- anthropologues du XIXe siècle sont héritiers, et les textes scientifiques et de vulgarisation qui participent de l’« invention de la préhistoire » en France (1850-1900). Il a pour but de renouveler la compréhension d’un tournant capital dans l’histoire des sciences, à savoir la fabrique de l’image scientifique de l’humanité « primitive ». À travers l’étude des éléments textuels et documentaires produits par les « préhistoriens » français dans les années 1850-1900, cette enquête vise à examiner les modalités, les sources et les contextes des pratiques de comparaison systématique, de la part des premiers spécialistes de la préhistoire en France, entre l’« homme fossile » et les « sauvages » américains . Entre littérature, histoire et philosophie des sciences, cette recherche interroge les sciences de l’homme au moment de leur constitution ; elle permettra d’éclairer le réseau de savoirs et pouvoirs dans lesquels les nationalismes, le racisme biologique et le colonialisme se montrent comme constitutifs du discours scientifique sur l’Homme.


Il est maintenant professeur à l'Université de Salerne.